Mazouna
AU CŒUR DU DAHRA
LAVILLE LE SITELES ADMIRATEURSL’ETYMOLOGIE
اليوم نمضي عقد ميلاد العدد الثالث من مجلة الظهرة ونمضي معه قدما من أجل إعادة البناء وإستعادة الأمجاد وإزاحة الغبار عن ماض حافل بالأمجاد ...نسير على هذا الطريق وكلنا أمل في يوم تتحقق فيه الآمال وقد راى أبناء هذه المنطقة جزءا منها قد تحقق ......
بعد عشرات الأشرطة التي أصدرتها الجمعية وبعد العددين الأول والثاني من مجلة الظهرة يطل اليوم العدد الثالث مبشرا بجدية الجمعية في إحياء التراث .
شكرالكل الواقفين مع الجمعية الداعمين لها .
رئيس الجمعية الأستاذ
كحلوش عبدالقادر
Ce document est et une copie du livre de l’historien algérien« Moulay BELHAMISSI » intitulé « HISTOIRE DE MAZOUNA »il est présenté sous forme de diaporamas, ainsi vous pouvez voir le défilement des pages pour mieux lire ce qui vous intéresse et si vous trouverez comme moi que le tout est intéressant vous pouvez arrêter le défilement à tout moment( simple clic sur la barre de défilement) … et lire en écoutant une pièce musicale (par un clic sur l’icône en dessous )
Taches de te rappeler Mazouna et de savoir tout ce qu’elle renferme parmi les choses dont rêve celui qui s’y rend ! Une ville où la science s’était amplement répandue car des sommités parmi les savants y vécurent.
Dans l’introduction de mon livre « Histoire de Mostaganem »j’ai été amené a dire que « dans la plupart de nos villes, les hommes chez lesquels s’est éveillé le désire te la curiosité bien légitimes de connaître le passé d’une région ou d’une cité ou la destinée les a fixés, sont généralement privés d’ouvrages appropriés d’histoire. J’ai entendu beaucoup de gens se plaindre de l’absence d’un livre accessible a chacun et commode a consulter… ».
Natif de Mazouna j’ai longtemps caressé le rêve d’écrire l’histoire de ma ville. J’ai tenté dans cette étude de répondre aux vœux de tout ceux qui s’intéressent aux vestiges de la cité millénaire, aux diverses étapes de son évolution et aux grands évènements qui l’ont marquée à travers les siècles.
Certes, la tache n’est pas aisée, car l’histoire a longtemps gardée le silence sur le Dahra et sur sa capitale !
Les sources sont rares ou défectueuse .les renseignement qu’on y trouve sont si épars et parfois si contradictoires, les lacunes si grandes que le chercheur le plus patient et le plus averti doit avancer avec beaucoup de prudence et se garder, très souvent, de porter un jugement définitif.
Les écrits, musulmans ou non, ne font guère connaître la période antérieur au 9ème siècle, et pourtant Mazouna –on le verra – semble remonter dans le temps !
La période dite du moyen age et un peu plus accessible grâce aux récits de quelques voyageurs et aux notes de certains géographes arabes .quelques historiographes, en parlant des dynasties du Maghreb central, ont été amenés à signaler les évènements auxquels Mazouna fut mêlée.
Les études modernes sur les sujets les plus divers ; colonisation, agriculture, ethnographie, émigration, culture, etc.… ne sont pas à dédaigner quoique souvent orientés vers d’autres buts mais apportent sur Mazouna des détailles intéressants et qui comblent les lacunes.
Les études modernes sur les sujets les plus divers ; colonisation , agriculture, ethnographie, émigration culture , etc… ne sont pas a daidigner quoique souvent orientés vers d’autres buts mais apportent sur Mazouna des détailles intéressants et qui comblent les lacunes .
On ne soupçonnait guère de vie urbaine , à Mazouna , au delà de l’arrivée des arabes , mais voici que l’archéologie, appliquée à une zone riche en vestiges, fournit des éléments de réponse quant aux questions relatives aux siècles obscures du Dahra .
Beaucoup d’écrits consacrés à Mazouna , s’avèrent décevants par leur contenu superficiel, le goût , non pour l’histoire mais pour
l’anecdote, le manque de rigueur et d’analyse. On a souvent parlé de la monographie de Mazouna par Loukil Youcef . c’est une brève étude de 50 pages où l’histoire proprement dite va de la page 13 à la page 26. l’auteur a effectué très peu de recherches et a utilisé quelques témoignages oraux avec les confusions qui se glissent çà et là et un style cher aux chantres de la colonisation .
Le reste de la « mongraphie » ne concerne nullement Mazouna mais les mœurs des indigènes en général, leurs coutumes du mariage , des fêtes, etc.…
Aussi après avoir glané un peu partout dans les chroniques , les récits des routiers , les biographies des savants , les chants des poètes , les correspondances d’officiers de la conquête… après avoir formé un tout à partir des bribes éparses , il fallait soumettre le fruit des investigations à l’analyse , au regroupement , recourir aux témoignages des vieux Mazounis , chargés de souvenirs… pour aboutir à une histoire cohérente de cette ville depuis les temps les plus reculés jusqu’à 1939.
Il convient de présenter au lecteur dans une première partie Mazouna , son site , la prose de ses admirateurs , son étymologie ; dans une deuxième , est abordée l’histoire ancienne jusqu’au Moyen-Âge ; la troisième parte est réservée à l’histoire de la ville sous les Turcs , la quatrième à la période postérieure à 1830. chaque partie
embrasse l’histoire politique , économique et culturelle de la cité.
الظهرة عاصمة الكسكس كذالك Le travail que voici est une contribution aux études sur l’histoire régionale qui rencontre auprès du public, un engouement de plus en plus marqué . si quelque ville précoloniales ont vu , depuis l’indépendance de notre pays . leur histoire tirée de l’oubli d’autres attendent que l’on fasse connaître leur passé vieux de plusieurs siècles.
S’agissant ici d’une ville très ancienne , nous avons éliminé anecdotes et légendes , fruits d’une imagination trop fertile , pour ne nous arrêter qu’aux évènements qui se sont succédés et dont la somme constitue la véritable Histoire.
PREMIERE PARTIE : LAVILLE LE SITELES ADMIRATEURSL’ETYMOLOGIE
AU CŒUR DU DAHRA
En arabe « Dahra » signifie dos ou échine (Dahr) mais aussi le nord par opposition à « guebla » qui désigne le sud .
Ce nom s’applique à une vaste région du Tell, un mas de montagnes , qui s'étend du Zaccar et qui s’avance en flèche jusqu’à l’embouchure du chélif ; ce massif à l’air d’un « géant étendu et mal habillé sur le versant sud ». c’esi une énorme digue d’aspect uniforme dans laquelle Mazouna occupe une position remarquable : jadis aux carrefour des grandes voies de pénétration vers le Maroc , elle contrôlait dans le passé , des passages stratégiques et économiques très importants .
Entourée de ravins sans nombre, de gorges pittoresque, de sources limpides elle est fixée sur un piton d’accès difficile malgré des altitudes relativement faibles (360m), entre quatre petits monts « qui semblent la dérober d’une façon jalouse au reste du monde , bloquée par deux précipices profonds qui l’isole presque complètement sauf du coté nord » . Mazouna s’étage avec ses maisons serrées .
Des montagnes grimpent de plus en plus farouchement en direction du nord-est . l’antique cité est blottie dans un repli de terrain et « paresseusement endormie dans le fond »… « elle ne se laisse apercevoir qu’au moment d’u pénétrer comme pour se soustraire aux regards indiscrets.
Tout autour des beaux jardins et des verges où poussent pêle-mêle grenadiers, figuiers, abricotiers , amandiers ont toujours fait l’admiration des voyageurs et la fierté des citadins , jardins irrigués au moyen de sources abondantes et dont les plus importante sont : Aïn Tinesri dont les eaux semblent avoir été utilisées dès l’époque romaine. Aïn Dhab, au nord-ouest de Mazouna appelée ainsi à cause de la limpidité de ses eaux et Tamda ; les ruines trouvées tout près de la source attestent que les anciens ont utilisé les eaux de Tamda .
La source se trouve en amont de la fameuse cascade à environ 500 mètres.
Enveloppée dans la verdure , cachée de tous côtés par des montagnes , Mazouna s’était imposée au temps et « demeure encore aujourd’hui un type de ces bourgades maghrébines précoloniales qui malgrès leurs proportions modestes… maintiennent encore le message d’une vieille citadinité ».
LES ADMIRATEURS EUROPEENS
Plusieurs voyageurs et écrivains européens ont visités par le passé , la petite ville antique , et , émerveillés , ont décrit , avec talent très souvent , le site séduisant et ses particularités , la cité et ses traits dominants , l’originalité de la vie qui s’y déroule et l’activité laborieuse des habitants…
Quelques passages de cette riche description consacré à la pittoresque bourgade donnent a celui qui ne la point visité , une idée d’ensemble et une multitude de couleurs comme peu de ville anciennes savent en donner…
« Mazouna est une jolie petite ville rabe assise sur les deux bords de l’ouest Ouarizane, affluent du Chélif . l’aspect de ses jardins est charmant et dénote une végétation des plus vigoureuse… » Richard (Ch) : Etude sur l’insurrection du Dahra (1845-1846).
Quelques sources ombragées de grands arabes et au milieu de cette verdure les terrasses blanches de maisons arabes .
« la ville s’étage sur trois larges mamelons et forme comme trois larges pyramides de petits cubes , blanc de lait ou brun doré.
« Plusieurs Koubbas et deux u trois minarets font saillie. Le tout se découpe en avant d’un premier relief bien net de croupes
qui descendent derrière , et par-dessus , la vue s’étend sur la pleine de chélif qui s’étale comme une large bonde horizontale dans le milieu du tableau . plus loin … C’est l’Atlas… la situation de mazouna est réellement belle. En amont jaillissent plusieurs sources qui arrosent les jardins. A l’entrée même de la ville , le ruisseau forme une jolie cascade de quinze à vingt mètres Au bas de la chute , est un bassin naturel… ».
معاشو إدريس حي الحساسنة ـ مازونة ـ المهنة طبيب الهواية رياضة الكراتي مشاركات وطنية وعالمية حزام أسود والدرجة الثالثة * أين المعنيون بالأمر *
« grâce a ses aloès , ses caroubiers , ses figuiers , ses grenadiers ,, ses réseaux qui l’étreignent , la curieuse cité se présente comme un oasis discrète au fond d’un entonnoir de montagne… n’étaient les fumées qui s’élèvent au dessus de mazouna , on pourrait se croire au fond d’une cité abandonnée . l’amas de maisons grises arasées au même niveau et qui épouse la couleur du principe . les minarets des mosquées , les marabouts pointus baignent dans le
silence au creux de cet effondrement pittoresque… ». construction archaïques , maisons en cubes blancs arrivant au bord du précipice , serrées , « laissant au loin l’impression d’une carrière à ciel ouvert », ruelles étroites , mosquées et qubbas un peu partout… mazouna est une sorte de petite Constantine ou une sœur de Nedroma , de Qul’a ou de vieux Ténès .
elle fut aussi « la ville des milles quatre cents points hagiographiques concentrés dans son paysage exigu ».
de part et d’autre de l’oued tamda la ville se partage en deux portions : mazouna et bouhaloufa , elles memes divisées en quartiers dont chacun a une petite histoire ou une savoureuse légende :
au nord ,oulad sayah « hommes autrefois turbulents possesseurs de troupeaux ». ce quartier aurait été habité exclusivement par l’élément arabe pasteur .
à l’est, bou mat’a habité jadis par les coulouglis isssus des turcs .
au sud taysaret, réservé au descendants des maures , indistruels et commerçants .
à l’ouest kasbah , l’ancienne citadelle turque,Seuls les turcs y avaient le droit d’élire domicile . Le quartier renfermait le reste de la
« Nouba » et l’habitation du Caïd .
Non loin , Boudheloul, du nom d’un juif , sur qui la tradition est muette , mais habité par des maures et enfin yadjedir (du berbère Agadir = rocher ou muraille fortifiée).
Le plan de la ville est assez bien conservé malgrés le poids des
Siècles et les tempêtes de l’histoire : des quartiers entourant deux places centrales desservies par une multitude de ruelles se faufilant entre des maisons basses et « aveugles à l’extérieur ».
UNE ETYMOLOGIE COTROVERSEE
Capitale du dahra, joyau décrit et chanté par nombre de gens , « Mazouna » signifierai pour les uns « la terre des hommes forts », pour d’autres le nm vienderai de Masuna , une cité romaine en se basant sur deux stèles découvertes, il n y a pas longtemps , à Sidi M’Hamed ben Ali (ex : Renault) et grace a la resemblance des noms géographiques Masuna en latin et Mazouna en berbère ,la confusion est facile .
Cette thèse est refutée par Demaght qui pense que Mazouna n’est pas le nom d’une ville ancienne mais celui du roi de la contrée, ce roi de procope désigné sous le nom de « Massina ».
LOUKIL Youcef cite deux légendes a cette occasion .
la première: Mazouna tirerai son nom de ce qu’elle a été gouvernée , dans le temps par une princesse qui avait tout son trésor en pièces dites « Mazouna »!
la seconde rapporte qu’un berger , du nom de Mâtâ , faisait pêtre son troupeau sur l’emplacement de la ville qui, rongée à l’est et à l’ouest par les eaux de l’oued Tamda , avait la forme d’une pièce appelée « Mazouna ». Le soir ,de retour dans son douar , il parlait si avantageusement que les gens l’écoutèrent et décidèrent d’y transport-
الخياطة بمازونة
المرحوم
خاشع عباس
er leur demeures . Leurs nombre s’accrut de jour en jour si bien qu’ils formèrent une cité qui garda à jamais le nom de Mazouna .
et la, dans notre bourgade s’était imposée au temps .
Muhammed ibn Yûcef al Zayyâni donne une version bien différente : « Mazouna est le nom d’une tribu zénète dont l’aïeul s’appelait Mazûn » (Dalïl al hayrân p. 55 ).
DEUXIEME PARTIEL’HISTOIRELA FONDATIONL’ANTIQUITELE MOYEN AGE
LA FONDATION : A QUI LE PRIVILEGE ?
on s’est posé , et très souvent ,la question quand et par qui cette ancienne ville a-t-elle été fondée ? Dans qu’elles circonstances ? Faute de preuves écrites ou de découvertes archéologiques décisives , plusieurs versions ont été avancées mais sans arguments convaiquants
les ancients habitants ont atribuaient la fondation aux berbères MATA et cela bien ava,nt l’arrivée des arabes . Une autre version en laisse plutot le mérite a un certain Mazouna , frère de Médiouna , l’ancètre de la tribu de ce nom …
لوحة للرسام مكرلوف
عبدالحميد أولاد مزيان par contre , certains historiens pensent que la fondation est beaucoup plus récente . Ibn Khaldûn la fait construire par Abd al Rahman chef des maghraoua vers le milieu du XIIème siècle .
aux maghraoua succédèrent les Banî mandil. Mais comment expliquer alors son essor au XIIème siècle . Largement décrit par le géographe al IDRISSI ? .d’autre part l’historien oranais , Muhammad Ibn yûcef al Zayyânî , dans son « Dalil al Hayrân… » affirme que mazouna fut détruite en 665 de l’hégire.
Moins précise est l’affirmation du voyageur anglais du XVIIIème siècle . SHAW qui écrit que « cette ville parais avoir été fondée par les maures pour des raisons qu’elle est batie , comme al Calla et ne renferme aucune ruine ni édifice romain quoi qu’en disent Dapper et Marmol… ».
Nous verrons plus loin que les suppositions de SHAW étaient erronées .
certains chercheurs s’appuient sur le silence de quelques géographes arabes tels que ibn Khurdhâdhbih (XI s.) , al Ya’qûbî et al Bakrî (XII s.)pour conclure que la fondation de la ville est bien tardive
cependant cette omission peut s’expliquer par l’éloignement de la cité des itinéraires décrits par ces « routiers » . Il ne fait aucun doute que la mise en valeur du terroir est antérieur a celle de Nedroma . Si al Idrîsî en parle avec précision et détail cela suppose une longue évolution et une continuité ininterrompue depuis l’antiquité ou du moins depuis quelques siècles avant l’Islâm .
LES SIECLES LOINTAINS
لوحة للرسام
بستي توفيق
ـ مازونة ـ si pour le passé lointain , l’histoire reste muette et les évènement dificiles à fixer , ou à préciser , le Dahra, riche en ressources forestières et en grottes , conserve encore des ruines de toutes sortes et laisse émettre plusieurs hypothèses susceptibles de donner à la cité une origine romaine ou même antérieure .
La ville a, certainement, existé du temps des romain :en effet, elle figurait sur une certaine ligne de postes à l intersection des routes conduisant au bas Chelif (Mina) à Carténae (Ténès) et de Castellum Tingitanum (al Asnam) à Arsénaria (Bû-Râs). Les romains semblent avoir parcouru la région dans tous les sens .
en raison de ses eaux abondantes et de sa situation au débuché de la route de Chelif à la mer… il est probable que les romains durent prévoir en ce lieu favorable, plus qu’une simple installation militaire .
l’espagnol Marmol, qui parcouru le Maghreb au XVI s. dit que Mazouna « est une ancienne cité , édifiée selon l’opinion d’aucuns, par les romains qui la situèrent distante de la mer Méditerranée par l’espace de qurante milles… Auprès de la cité on peut voir quelques
Masures de villes ruinées que les romains avaient édifiées , lesquelles ne se sont gardé aucun nom qui soit parvenu à la connaissance des modernes mais il se peut facilement reconnaître qu’elles ont été bâties par les romains vu la grande quantité des écriteaux qui se trouvent gravés sur les tables de marbre. Toutefois nos historiographes n’en ont fait aucun mention ».
لوحة للرسام زناتي محمد On a remarqué que le Dahra a été sensiblement romanisé que les régions avoisinantes . Certes les agglomérations sont situées, en majorité, dans la vallée du Chélif ou sur la côte telles Cartili (Duplex) Cartenae (Ténès) ou à proximité telle Arsenaria (Bû-Râs). Elles ne sont pas absentes à l’interieur telle Timici (Sidi Bou Chaïb)…
La domination romaine remonterai au IV ou Vème s., alors que la population indigène , chassée de la vallée du Chélif par les guerres maures , se refugia alors dans les montagnes et essaya de s’y maintenir .
L’archéologie a confirmé recemments ces hypothèses. De nombreuses ruines trouvées au bord de la cité ( traces de voies romaines, de barrages , de bassins, des restes de murs en briques et en chaux) montrent bien que les romains s’y étaient installés .
il est certain que les versants de la vallée furent occupés de bonne heure ; une ville – non identifiée – a été découverte au nord est . De Mazouna ainsi que deux chapiteaux à Sidi M’Hammed ben Alî (ex-Renault) et de nombreux débris de poteries et de pièces romaines à Mazouna même .
Mais Florenchie anvance une thèse difficilemnt acceptable. Pour ce colon écrivain « il n’y a presque pas de villes romaines entre le Chélif et Ténès . L’occupation du pays parait avoir été presque exclusivement militaire , ce qui suppose une colonisation peu développée excepté pour le Dahra occidental, Quisa et Arsenaria . Pourtant Pline affirme que le blé du Dahra est le plus lourd pour le rendement en farine. La région produisait également de l’huile ainsi que l’onyx employé dans le dallage des grands thermes.
ساعي البريد زبيدي l’éon l’africain, qui sillonna le Maghreb dans les premières années du XVI s. disait qu’on vois près de Mazouna beaucoup de localités en ruines qui avaient été bâties par les romains. Elle ne portent aucun nom connu de nous. Mais on reconnaît qu’elles étaient romanisées par le nombre considérable d’inscription gravées sur les plaques de marbre » .
A la suite de récentes et nombreuses fouilles dans la région de Mazouna , à Médiouna notamment , on a découvert des traces de villages , de poste militaire ou de fermes isolées . Il en est de même dans les douars et communes de Dahra , à Oueld Slama, sur la rive droite de Oued Gri et chez les Bni Zentis.
les anciennes maisons européennes de Sidi M’hammed ben Alî furent en partie construites avec des pierres romaines provenant de ruines de Mazouna . On remarque a chaque pas dans le village, des pierres sculptées des futs, de colonnes, des chapiteaux cointhiens , en un mot, des matériaux antiques de toutes sortes.
Cependant, deux stèles libyques trouvées à Sidi M’Hammed ben alî , l’une dans le jardin du sieur Auguste Colin et l’autre, en creusant les fondations de la commune mixte donnent a Mazouna des origines plutôt berbères.
la première est une épitaphe :
en voici la transcription:
Gadat ,Gadou fils de Bagou
la 2ème est plus grande ; en voici la transcription:
Ouhirteb gagou
Gaditon, fils de Zab-Wab
Bahib
Gagz tamou –Dalit
Veneno – Did
(une série de noms propres)
Une trouvaille de ce genre montre qu’il y avait autrefois, sur les lieux , un centre berbère, ancienne résidence du chef de la tribu Masunienne « regis Masunœ gentis » auquel la politique des vandales avait ménagé un asile à côté de Castra- Severiana , aujourd’hui « Hadjar ar-Rûm ».
Gsell a découvert les traces d’industrie moustérienne, pointes et rachoirs dans la confluence des oueds Tamda et Ouarizane.
il a signalé également à Sîdî Sa’îd, à 15 Km à l’ouest de Sidi M’hammed ben Alî, des ruines berbères sous la crète Nord-Ouest du Djebel du même nom. Dallaoui a mis également à jour des débris extement nombreux de poteries berbères à Aïn Brahim.
les traces d’aménagement hydrauliques d’Aïn Brahim, les sources de Mazouna et les stèles lybiques attestent ainsi de la mise en valeur de la région et une lointain fixation de l’homme dans la région.
AVANT LE REGNE DES ABD EL WADIDE
Très peu d’historiens et de voyageurs ont parlés du Dahra et de Mazouna avant l’avènement des rois de Tlemcen. Aussi nos connaissance sur lme passé de la ville et de ses environs, avant les Ziyanides, se limitent à ce qui suit :
Les habitants de la région embrassèrent tôt l’Islam et fournirent aux troupes musulmanes , des contingents pour la conquête de l’Espagne.
jusqu’au XI ème s. le pays resta nominalemnt soumis à el Quayraouane. Mais lorsque la dynastie almoravide , consolidée au Maroc, entreprit d’étendre son influence dans le Maghreb central, un lieutenant de yûsuf ibn Tachfîn, nommé Abû Sa’îd Thabit , s’empara ,vers 1086, du Dahra avec l’aide de Médiouna , qui se fixèrent depuis dans la région .
le XLL s. semble avoir été l’âge d’éclat et de grandeur pour Mazouna qui s’affirma dés cette époque et joua un role impréciable da&ns la région grace a sa situation géographique , à l’activité de son
Artisanat et à son rayonnemnt culturel.
le géographe al Idrîsî ( mort en 548 de l’hégire / = 1154) en parle avec maints détails qui font deviner ce qu’était cette cité au Moyen-âge.
(A proximité de Hawd al Farrùdj, à l’intérieur et vers l’est , se trouve la ville de Mazouna , à six milles de la mer , au milieu des montagnes et au pied d’une colline . Elle possède des rivières , des emblavures des vergers , des marchés achalandés et de belles maisons . Le marché s’y tient à jour fixe et les berbères des environs y viennent apportant divers fruits , du laitage et du beurre. Le miel est abondant , c’est un beau pays très riche et très fertile ».
On y fabriquait de grandes quantités de poudre. Le tissage y était en honneur ; on y comptait plus d’un millier et demi de métiers . On y pratiquait la teinturerie .des relations commerciales existaient avec Fès, Tlemcen et Qal’a .
C’était une des principales étapes ou haltes sur la route de Constantine à Merrakech.
جامع الزاوية ـ مازونة ـ
Quand la dynastie almohade étendit, à son tour, sa domination sur la région , les tributs du Dahra fournirent à Abd al Mu’min ibn Ali les guerriers les plus redoutables .
les Almohades entrèrent par la suite en possession de tout le massif au nord de chelif. Le chef de Maghraoua était alors Abd al Rahmân abn al Nâs . A sa mort son fils Mandîl lui succeda mais il fut battu par Yahia ibn Ghaniya et tué en 1225.
le commandement de Maghraoua passa alors au fils de Mandîl qui étaient selon ibn Khaldûn , « tous gens de mérite, doués d’un noble caractère et soutenu par de nombreux amis ». Ils reconnurent a leur tête leur frère aîné, al-Abbâs qui adopta les plans de son père . Après lui se fut le tour de son frère Muhammad en 645 de L’H./=1249-50.
les Maghraoua eurent à soutenir d’épuisantes luttes contre les Banî Tûjin et durent se contenter à la fin, de Mazouna et sa région.
DANS LA DEPENDANCE DE TLEMCEN
Après la chutes des Almohades en 1269, le Maghreb fut de nouveau divisé politiquement . L’autorité des Abd-al- Wadides s’étendit sur une grande partie du Maghreb central. Le M%aghreb extrême fut dominé par les Mérinides et le Maghreb oriental par les Hafsides. Entre les trois dynasties , les conflits étaient quasi permanents et de nombreuse guerres secouèrent l’ensemble du pays .
مازونة
الجديدة les Maghraoua comme tant d’autres puissantes tribus , entrèrent tour à tour au service des uns et des autres . Alors s’ouvrit pour la Capitale du Dahra une série de jours sombres .
prise d’abord par Yaghmorasan Ibn Zayyâne elle servit en 686/=1287 de magasin à son fils Uthmâne Abû Sa’îd qui régna à Tlemcen de 1283 à 1304 . Les circonstances de l’occupation sont rapportées par Ibn Khaldûn : «Uthmâne, écrit-il , dirigea ses troupes contre les provinces orientales qui formaient les états de Tûjins et des Maghraoua. Il y remporta des succès mais devant Bidjâia, ce fut l’échec…
« au retour il bloqua Mazouna , força les habitants à faire leur soumission. Il incorpora dans ses états, toutes les contrées occupées par ces tribus. Rentré dans le pays des Tûjin la même année, il enleva
tout les grains qui s’y trouvaient et les mit en dépôt à Mazouna… ville qu’il venait d’enlever aux Maghraoua… ».
D’autres épreuves attendaient la rumante cité . En mai 1299/=cha’bân 698, commençaient le siège de Tlemcen entrepris par le Sultan mérinide Abû Ya’qûb (mort en 1307). En février-mars 1300/=Djumâdâ II 699, les territoires des Tûjin et des Maghraoua furent envahis par les troupes de Fès. Malgrès une résidence acharnée, Mazouna succomba tout comme Ténès et Cherchel.
Les Maghraoua prirent le parti d’obéir aux nouveaux maîtres qui confièrent le gouvernement de la région à Umar ibn Ouighern ibn Mandîl.
Ce choix déplut à Rachid ibn Muhammad qui s’attendait à se voir confier un tel commandement. L’année suivante ce prince , qui était beau frère du Sultan mérinide , se révoltait contre Abû Ya’qûb en harcelant ses troupes de Mitidja.
أطفالنا ماذا يعرفون عن أمجاد الأباء en mois de rabî’ 700/=novembre-décembre 1300, les Mazounî rejetèrent la domination des marocains en se ralliant à l’opposant Rachide ibn Muhammad. Alors les troupes mérinides vinrent camper sous les murs de la ville, qui était sur le point de tomber lorsque
Alî ibn Yahya ibn Thâbit et ses hommes réussirent à surprendre les assiégeants et à les disperser lors d’une attaque fructueuse effectuée de nuit (701/=1301-2).
Comme les révoltés refusaient toujours de reconnaître l’autorité des mérinides, ils eurent à soutenir un autre siège de leur ville qui fut si dur que Hammou, frère de Alî ibn Yahya se rendit à l’ennemi. En 703/=1303- 4, Mazouna fut prise d’assaut et un grand nombre de ses habitants furent passés par l’épée.
Quelques années plus tard , vers 1325, la séculaire bourgade fut de nouveau dévastéepar les mérinides lors du nouveau siège de Tlemcen. Mais quand l’autorité des Zayyanides fut rétablie, au milieu du XIV s , Mazouna fut donnée en fief à une famille princière arabe : les Suwaîd, rivaux des Banî Amir.
En effet , au XIV s le malaise devint général dans le Maghrib central. Le pouvoir des souverains paraissait de plus en plus fragile et leur tentative de concentration s’effondra. Les prétendants se multiplièrent ainsi que les révolutions des palais.
l’insubordination des gouverneurs se généralisa et ils furent de plus en plus tentés par les sécession
Les tribus militaires voyaient leur importance augmenter c’est pourquoi elles furent souvent sollicitées par des souverains et des prétendants sans armée . Les chef de ces tribus se faisaient concéder des iqtâ’ de plus en plus importants car les bédouins étaient les maîtres (Mutaghallibûn) du pays, étant donné la faiblesse des rois. Tantôt ils soutenaient ces derniers et tantôt ils les combattaient. C’est le cas du Suwaîd et des Banî Amir ces alliés peu sûrs qui intriguaient contre Tlemcen.
Au XV s. les Suwaîd contrôlaient le territoire allant de la capitale zyanide à l’Ouarsenis, et se rendaient indépendants . L’autorité des Banî ‘Abd el Wâd ne dépassait guère les environs de Tlemcen .
L’ESSOR CULTUREL
Malg7s les troubles graves et ininterrompus, et malgrès leurs conséquences sur la vie de la bourgade, Mazouna fut très tôt un foyer de sciences islamiques. Avec Tlemcen, Nédroma et plus tard Mostaganem, elle fut un centre actif d’enseignement du fiqh et des disciples qui s’y rattachent. Plusieurs savants professaient dans cinq grandes écoles. On rapporte que Mazouna eut des savantes et des poétesses et que les fillettes composaient elles-mêmes les chansons
de leur jeux . On y comptait plus de vingt bibliothèques à certains moment. Parmi les célébrités de ce temps deux grands noms avaient marqué leur époque :
1) Abû ‘Imrân Mûsâ ibn Yahya al Mâzûnî vécut au IX s. de L’H./=XV s. il était juriste et âdi mais également auteur de plusieurs ouvrages dont:« Dîbâjat al iftikhâr fî manâqîb awliâ’ Allah al akhyâr »
(consacré aux saints de la vallée du Chélif). Dans ces notices du XV s.
on peut trouver les renseignements sur beaucoup de savants et de saints dont les couples – qubba - reposent de part et d’autres sur les collines de la vallée, « al Râ’iq fî al Nâchi’ » et « Hilyat al Musâfir » sont également utiles pour l’historien de la vie culturelle.
2) Abû Zakaiâ Yahyiâ ibn Abî Imrân ; fils du précédent; (mort en 883 de L’H./= 1478) fut un savant et un juriconsulte réputé . Après avoir été l’élève de son père et du célèbre ibn Marzûk al Hafîd et de Qâcim al ‘Uqbânî , il devint à son tour un maître écouté . Il fut le contemporain des rois de Tlemcen ; Abû l’Abbâs Ahmad (1431-1462) Muhammad al Mutawakkil (1462-1473) et Abû ‘Abd Allah al Thabitî (1473-1505).
il exerça les fonctions de Qâdî à Mazouna mais sa réputation lui vient de son livre intitulé « al durar al Maknûna fî Nawâzil Mâzûna ».
l’ouvrage, écrit entre 1441 et 1478, serefère à la pratique des écoles de droit du Maghreb central et apporte ainsi, sur le XV s. de précieuses indications en même temps qu’il brosse un tableau de la culture musulmane notamment le fiqh malékite.
L’intérêt des « Nawâzil » n’est plus à démontrer ; c’est un document de première importance et plusieurs ouvrages postérieurs y ont puisé. Il comble le vide qui existe entre « Kitâb al ‘Ibar » d’Ibn Khaldûn (XIV s.) et la description de l’afrique de l’éon l’africain (XVI s). C’est le siècle de la décadence des Abd el Wadid de Tlemcen. Le livre consacre une grandes place aux malheurs de ce temps. A l’ordre et la justice succèdent la nuisance, l’iniquité, l’usurpation, les voies de fait, la rapine, la violence, les disputes, les coups de main. Le menu peuple traqué, ne trouve guère de protection dans les chefs, qui souvent, sont dépassés.
Dans beaucoup de région, l’autorité est absente. Par les temps troublés, l’insécurité frappe les hommes et leurs biens. Les luttes entre fractions, les attaques de villages, les disputes entre clans,
مسجد
سيدي
محمد
بن
علي
l’interception des caravanes, plongent le pays dans l’anarchie totale.
Le titre invoque la petite ville de Mazouna, foyer culturel qui vient tout de suite après Tlemcen. A cet époque, la cité est entre les mains des bédouins turbulents et leurs méfaits sont à l’origine des « fetwa » du livre. Les sédentaires inquiétés exposent leurs problèmes au jurisconsulte.
un exemplaire des (Nawazil » se trouve à Battîwa chez le Mufti el Mehdi Bouabdelli. Berque nous dit qu’à la fin de l’ouvrage se lit un taqriz, c’est- à- dire un post face de louange et recommandation qui émane du Cheikh Ahmad ibn Yahya al Wancharîsî l’auteur de « Mi’yâr ».
on y relève que l’auteur des Nawâzil fut convié par le roi de Tlemcen al Mutawakkil à se fixer dans sa ville où il résidait encore au moment de la rédaction du document (1470-71).
« Nul doute que si le souverain connaissait l’existence de cette œuvre, il la répandrait parmi les citadins et les bédouins et en ferait une des bases du fonctionnement du fiqh dans l’Algérie centrale ».
Le rayonnement intellectuel allait de pair avec l’essor économique. On comptait – à une certaine époque – 1400 métier à tisser dans la seule ville ; et « savoir filer la laine, était réputé pour un mérite chez les jeunes filles les mieux nées ». Des tanneries furent installées dans tout les quartiers de la ville qui rivalisait avec Tlemcen. La grande route de l’atlantique à Tunis passait par Fès, Meknès, Oujda, Qal’a, Mazouna, Miliana, Alger et Constantine…
Les dispositions et le goût qu’ont les Mazounis, aujourd’hui encore, pour les travaux manuels et le commerce, remontent certainement à cet époque où leur ville, semblable à une ruche, mobilisait toutes les couches sociales pour mériter sa réputation.
TROISIEME PARTIEUNE BASEPOUR LA REGENCE D’ALGER
SOUS LA BANNIERE DES TURCS
On attribue la décadence de Mazouna à l’administration turque, alors que bien avant le début du XVI s. la ville, accablée par des luttes interminables, était atteinte et d’une manière irrémédiable, par le processus de la décadence. Ne fut-elle pas saccagée, de nombreuses fois par les rois de Tlemcen et saignée par les clans qui s’opposaient dans la cité même ?
L’espagnol Marmol qui parcourut le Maghreb au XVI s. disait « qu’aujourd’hui l’on y trouve peut d’habitants et encore son tisserands ou laboureurs… oppressés par les arabes » (les bédouins).
Entre 1516 et 1518, les Turcs appelés par les Algérois pour les débarrasser des espagnols qui occupaient déjà Mars el Kabîr, Wahrân et Bidjaya, étaient devenus maîtres d’une grande partie du Maghreb central. Ils s’emparèrent naturellement de Mazouna. En 1562 Hasan ibn Khay ed dine organisa l’administration du pays. Un des rois beylikfondé alors pour administrer la nouvelle possession ottomane, celui de l’ouest avait d’abord Mazouna comme capitale.
Le choix de la ville était heureux : c’était une métropole bien connue, un site avantageux, une petite ville éloignée d’Oran entre les mains des chrétiens depuis 1509. de là, le bey pouvait porter secour s à Mostagnem ou à El Qal’a des Bâni Rachid toujours menacés par l’occupant espagnol . C’est bien de Mazouna que partait dès lors, des expéditions contre Oran de 1543 à … 1791.
Le 1er bey de l’ouest fut Ben Khedidja. Voici dans quelles circonstances d’après Lapène qui ne cite pas cependant les sources.
« Au départ de Hasan pour Alger, après son échec devant Mars el Kébir en 1563, sa créature Ben Khedidja, homme d’action et d’intelligence resta commandant du pays de l’ouest en conservant son appui de 80 tentes turques (soit 1840 hommes). La petite ville de Mazouna fut désignée pour siège de Bey. Le choix était favorable car ce point se trouvait placé entre Mostaganem et Ténès, assez avant dans l’intérieur du pays et à une lieue au nord du Chélif au centre des tribus de ce nom.
Sévère, inflexible envers les insoumis et les séditieux, caressant et généreux pour ceux qui se ralliaient farouchement à la cause
معارض الجمعيةturque, le nouveau Bey se fit de nombreux partisans dans le pays. Il en confia des fractions à des caïds de son choix, placés dans différentes villes pour favoriser ou surveiller les clans et détermina nettement ce que devaient payer les tribus imposables. Dans la même année , escorté de ses Turcs et de son Makhzen, il put apporter au Pacha le tribut de la province et cet empressement le mit en grande faveur ».
Mazouna gardera un bey jusqu’à la fin du XVII s époque à laquelle, Mustapha Bouchelâgham– 17ème bey de l’ouest– transfèrera le siège de beylik à Mascara et de là à Oran en 1708 lors de la première expulsion des Espagnoles.
quelques chefs du premier centre administratif nous sont connus grâce à l’historien Musallim ibn Abdel Qâdir. Après Ben Kheddidja, il y eut les beys Sawwâg , al Sâ’ih et Cha’ban al Znâguî ( vers 1090/= 1679), qui mourut au combat contre les espagnols en 1098 /=1687 et qui fut enterré à l’extérieur de la ville.
La garnison de Mazouna se composait alors d’une petite troupes de 80 tentes environ dont la tâche consistait surtout à étendre et à défendre l’influence turque à l’est et à l’ouest du Beylik.
Durant toutes la présence turque , la ville fut mêlée au
évènements du Maghreb central. En 1563 sous Hasan Pacha, en 1568 sous les ordres de Euldj Ali, en 1708 avec Bouchelâghem, en 1791 à l’époque de Uthman bey, partaient de Mazouna des groupes de tolbas et des volontaires pour assiéger et tenter de libérer Oran.
L’exemple le plus frappant de cette mobilisation perpituelle elle et générale fut celui du cheikh Muhammad ibn ‘Ali al Chârif qui – quoique très vieux – participa avec son frère Muhammad et son fils Hennià la tête de 200 de ses étudiants aux combats contre le préside espagnol. Le vieux cheikh fit le trajet Mascara – Oran à pied laissant sa mule aux malades. Sidi Henni devait trouver la mort dans les dures batailles au tour d’Oran.
عين الصافي La domination turque semble n’avoir pas laissé de bons souvenirs dans la mémoire des Mazounis . D’abord il y eut la dissolution des mœurs au contact de la soldatesque dont l’importance numérique égalait peut être celle de la population de la cité ; ensuite s’ajoutait la lutte des partis gravitant autour d’un caïd pour en obtenir certaines faveurs . L’instauration d’un beylik , dont le siège était Mazouna coûtait cher aux citoyens : les prélèvements immobiliers des familles maraboutiques et ceux des prébendiers turcs. Les exactions se multipliaient, les clans s’affrontaient et les haines s’accumulait
Les caïds indolents et capricieux étaient peu au courant des besoins de la population. Les crises éclataient et l’anarchie s’installait .
« Chaque demeure devint une sorte de forteresse aux abords crénelés d’où l’on échangeait des balles avec les quartiers voisins .
Cheikh al madjdoub a su décrire cet état ce choses en disant :
« O Mazouni force cachée المازوني يبيع البرنس
Troque ton burnous pour un pistolet ويشري الكابوس
Sors de ta maison يخرج من الدار
et tue ton voisin ». ويكب في الجار
A certain moment de son histoir sous les turcs, Mazouna était divisée en deux partie rivales. D’une part : Kasbah, Bouhalloufa et Taissarete étaient unies à la grande tribu des Médiouna qui les ravitaillaient en blé, orge et bois ; d’autre part Boumata, Ouled Sayah et Hassasna étaient par contre , alliées aux Sbîhs qui jouait un rôle alors identique à celui de Médiouna . D’où « une période de désordres, de troubles et d’horreurs sous les yeux des turcs
تنسري impuissants ou impassibles ». On rapporte qu’un mur fut construit en une seule nuit partageant la ville en deux, chaque partie ayant son marché . Une telle situation n’était pas faite pour développer le commerce ou l’industrie de la ville qui voyait par contre la fabrication de la poudre, des armes et des munitions s’établir et se consolider .
Les crimes, les razzias et les coups de mains affaiblissaient la population . On raconte « que pour une malheureuse chèvre tombé dans un silo, périrent de par et d’autre 70 victimes dans un combat livré dans les jardins de Matassa (à 3 Km environ au nord de Mazouna) ! ».
La discorde entre habitants était incurable . Le dernier bey d’Oran , Hasan qui désignait le caïd de Mazouna alternativement dans l’une des quatre grandes familles coulouglie de la ville, en vint à en confier l’administration à des turcs d’Alger ou d’Oran.
Devant l’inefficacité de ces mesures, Marabouts et Chorfas essayèrent, tant bien que mal, et à plusieurs reprises, de ramener le calme et la paix, mais les trêves étaient de courte duréecar les haines furent si grandes et l’anarchie si bien installée que le désir de piller ou de venger était toujours fort .
La responsabilité des ces malheurs incombait, en grande partie aux turcs. Aussi la soumission des tribus du Dahra au pouvoir d’Alger n’était plus ce qu’elle fut au début, et ce depuis déjà fort longtemps.
En 1804, Abd al Qâdîr ibn al Chârif al Darqâoui levait l’étendard de la révolte anti-turque, s’emparait de plusieurs localités du Dahra dont les tribus combattaient cette fois les troupes du bey d’Oran, al Manzali.
Le Khalifa de ce bey , ‘Udda ibn Frîha était à Mazouna, occupé à faire rentrer les impôts. Il dut abandonner sa mission et de se retirer de toute urgence à Oran après avoir été défait par les guerrier du Dahra .
Le chef derqaoui entra dans la ville , s’y installa et en moins d’un mois , toute la région entre Miliana et Oran , échappait au contrôle des turcs .
A la veille de l’occupation française , la ville était sans ressources et sans véritable chef, l’historien algérois, Hamdân Khodja, qui brossa un tableau des villes de l’ouest du pays vers 1830, n’en parla même pas.
UNE PEPINIERE DE SAVANTS
Malgré les vicissitudes du temps, Mazouna fut un centre culturel rayonnant. L’essor intellectuel connut ses moments de gloire dans toute la régence et même au Maroc .
En effet , après la déchéance de Tlemcen , la capitale du Dahra fut un des rares foyers de culture islamique et de sciences juridiques dans l’Algérie précoloniale.
L’enseignement du droit musulman fut si florissant que des tolbas venaient de partout pour y étudier. Il se maintint jusqu’à la conquête française et bien au-delà.
La Médersa fut fondée a la fin du XVI s. par le cheikh Muhammad ibn el Chârif, andalou réfugié. Il eut de nombreux disciples dont le cheikh Muhammad ibn ‘Abd el Mu’min plus connu sous le nom de Mustapha el Rammâsî, le cheikh Muhammad ibn ‘Ali Abû Tâlib, mort très vieux en 1818, son fils Sidi Henni et le cheikh Bourâs mort en 1919.
Bien que Mazouna perdit son imprtance en perdant son siège de chef lieu du Beylik, l’école juridique prospérait toujours et beaucoup de savants acquirent une renommée maghrébine grâce à leur études
حافلة بن قداش
à Mazouna . Le nombre de ces étudiants ne cessait de croître . Il en venait de Nêdroma, d’Oudjda et de Figuig, de l’Ouarsenis et de Média. Il étaient pris en charge par les habitants de Mazouna .
de cette école partit le mouvement Sanoûsi, ordre maraboutique très puissant en Afrique du nord. Le fondateur , Muhammad ibn ‘Ali al Sanoûsî fut l’élève , à Mazouna, du cheikh Abû Tâlib et Muhammaf ibn ’Ali ibn al- Chârif.
Un autre personnage devrait se rendre célèbre après son passage à Mazouna : le cheikh Muhammad ibn Ahmad ibn ‘Abd al Qâdir, plus connu sous le nom de Abû Râs al Mu’scarî .
ses maîtres à Mazouna furent Ibn Alî, al Arbî ibn Nâfla, Ahmed ibn Afghûl et Abû tâlib . Auprès de ces maîtres , il étudia durant trois ans , nous dit-il , « Mukhtasar Khalîl » Kitâb al Mirâth, et Kitâb al Nikâh… il eut pour compagnon à Mazouna , le cheikh Muhammad ibn al Gandûz al Mustaghânmî.
Dans sa « Rihla » (relation de voyage) Abû Râs parle longuement de ses camarades d’études, des cours, du talent de ses maîtres et de la bibliothèque.
A la Médersa sont passés d’autres noms célèbres dont le bey
Uthmân, les Katrûsî et le cadi SI Sâdiq el Hamîssî.
En 1085 de l’H /= 1680, le dey d’Alger nomma en qualité de muphti de Mazouna et imâm de la mosquée Sidi ‘Aïssa et Azzouz de Bû Mâtâ avec droit de regard sur les biens habous, Sîdî Ahmad ibn Khadda al Katrûsî avec un suprême privilège «qu’il soit protégé et dispensé de toutes les contraintes du pouvoir temporaire ».
أثبتت جمعية الظهرة للجميع أنها فعلا تريد النهوض بالمنطقة ثقافيا وإستعادة مجد الآباء الغائب .... نشكر أعضاءها على المجهودات الجبارة التي بذلوها في هذا الإطار ونحيي فيهم هممهم العالية .
الأستاذ : قدور دواجي علي UN autre document afficiel , en date de Rabî’ al awwal 1119 de l’H/= 1708, « porte à la connaissance du bey et de tout les responsables que nous honrons al Sayyad Bel Abbâs, al Sayyad Ahmad ibn Abd Allah , al Sayyad al Mahdî , al Sayyad ‘Abd al Rahmâne, les descendants du grand cheikh , du walî, du saint vivant l’élu de l’Eternel, al Sayyad Alî al Katrûsî qu’Allah nous guide de ça lumière.
« Nous confirmons les écrits de nos prédecesseurs les pachas, qui les protègent de toutes les atteintes et les dispensent de toutes contraintes du pouvoir temporaire. Nous protégeons leur Zaouia qui instruit les gens et nourrit les pauvres. La protection s’étend à leur associés et à leurs invités conformément à la coutumes de leurs ancêtres .
Parmi les personnalités qui semblent avoir dominé la vie culturelle et administrative dans les 20 dernières années de la présence turque à Mazouna, le cadi al Sâdek el hamissi, qui gardera sa charge jusqu’à l’occupation française. Le Muphti Bou’abdelli possède un écrit de ce juriste qui est une citation en vers composés à la louange de Mazouna par le cadi Mascarien ‘Abd Allah ibn al Machrafî . En effet notre cité a souvent fait l’objet de poèmes.
Une autre discipline fleurissait à côté du droit musulman : la poésie populaire qui traitait les thèmes les plus variés . Une pépinière de poètes populaires permirent à ce genre de se maintenir à Mazouna jusqu’à nos jours . La lutte de libération aura ses chantres .
QUATRIEME PARTIE1830 ! OU LE COMMENCEMENT DE LA DECADENCE
LES DEBUTS DE L’OCCUPATION FRANÇAISE
La chute des turcs d’Alger avait des repercussions un peu partout dans le pays . La conquête française trouva Mazouna meurtrie et ruiné par tant de guerre et luttes de « çoff » mais aussi par l’exploitation fiscale d’une population de plus en plus apauvrie.
Garcin affirme que Mazouna , comme Tliouanet et Qal’a étaient devenues des points insignifiants à cause des ravages des combats fraticides : les habittants appartenaient en effet à plusieurs ethnies : Maghraoua descendants des zénètes, Arabes, Andalous repliés d’Espagne , Turcs, Coulouglis et quelques israélites d’origine berbère probablement.
Selon Tatareau , la ville comptait en 1830 , 1500 maures et 500 Coulouglis soit une population de ville moyenne . En 1833 la ville dépendait de la province d’Alger.
Warnier rapporte qu’en 1839 la ville comprenait entre 200 et 300 maisons, les murailles étaient saccagées . Il ne restait aucune trace du rempart.
Les habitants étaient tous « hadars », Arabes ou marabouts. les Turcs et les Coulouglis avaient tous disparus depuis quelques années . Des coulouglis cherchèrent d’abord à se maintenir sur place et avaient pour caïd Si Lakhal ibn Daouadji. Mais ils furent exilés à Tagdemt par l’Emir.
En 1838 , Si Kaddour ben Hasf en était le chef et en 1840, Si abd el Qâdir ibn al Guebli : il avait à sa disposition 160 fantassins et 50 cavaliers environ…
Malgré les durs évènements qui plongèrent la petite ville dans l’incertitude , une certaine activité artisanale permit à la cité de survivre . On s’adonnait à la fabrication des haïks et des burnous. Chaque maisons , nous dit-on , avait un ou deux métiers à tisser.
« tous les samedis et dimanches , écrit Warnier , on tient un marché considérable sur une grande place qui se trouve au centre de la ville ».
L’entente entre les habitants étant rompue, l’exode vers d’autre régions commença. Cependant Mazouna et sa région dépeuplaient pour d’autres raisons aussi : l’écoulement démographique de la montagne vers la plaine, dès le début de la conquête .
Ainsi le douar de Sidi Amer à Ouled al ‘Abbâs est originaire de Mazouna .
L’attrait d’un sol meilleur et le désir de faire partie du Makhzen arrachaient beaucoup d’éléments montagnards à leurs crêtes…
Sur le plan politique , les évènements allaient précipiter Mazouna dans de nouvelles épreuves.
LE DUEL ABD AL QADIR – BUGEAUD
برقش Dès son accession au pouvoir , l’Emir devait combattre , en plus de l’occupant, certaintes familles maraboutiques jalouses de leurs privilèges et de leurs prérogatives . Parmi celles-ci, les Ouled Sidi Laribi furent apparemment les enemies déclarés du jeune chef, qui reçut , dès 1833 les députation de Miliana , de Mazouna et de Koléa venus lui apporter l’hommage de leurs villes.
Durant la période 1841-1842, le général d’Arbouville fondait beaucoup d’éspoirs sur des ralliements et des soumissions de tribus sous l’empire de la nécissité la plus absolue . Il parcourut le bas Chélif où il fut bien reçu par les Ouled Sidi Laribi . D’un autre côté , le général Lamoricière élevait le caïd des Mhals au rang d’agha de la région « charg » pour l’opposer à celui de l’Emir, Miloud ben Lahrach.
Après son oncle Hadj Mohammad qui s’opposa violemment à l’Emir jusqu’à sa capture , voici le Khalifa Ben abd Allah marchand aux côtés de de bugeaud avec sept cents cavaliers . Celui-ci le nomma gouverneur du « charg » avec autorité sur trente cinq tribus dont celles du Dahra . Cette nomination s’explique par le fait que faute de points
occupés par les troupes françaises entre Miliana et Mostaganem , il fallait s’appuyer sur une autorité indigène capable de suppléer à l’insufisance militaire.
Alors Bugeaud put remonter le Chélif, mais sur la rive droite, les tribus du Dahra manifestèrent peu d’empressement à se soumettre . Il ne put venir à bout des Bani Zarwâl qui se réfugièrent dans les grottes dificillement accessibles. Il passa ensuite à Mazouna. Il avait fallu plus d’un an pour soumettre ces montagnards par les armes .
Mais si Laribi qui n’avait pas fait encore acte de soumission malgré sa défaite à El Bordj, se voyant abandonné de tous se décida de reconnaître l’autorité de l’Emir.
مسجد بوعلوفة A cet effet il se rendit à Mascara avec une escorte de cavliers mais en même temps il envoya aux turcs de Tlemcen et de Mazouna – toujours indépendants – des lettres d’encouragements. Son émissaire le trahit, remit les lettres à Sidi-Ali, marabout de Miliana qui les fit porter à l’Emir.
Si les tribus du Dahra dès le début de l’occupation étrangère, avait combattu l’ennemi, les turcs de Mazouna quant à eux , se considéraient indépendants vis-à-vis de l’Emir.
En mai 1842 , à Guettaï-Ouarizane, le caïd fit sa soumission à Bugeaud qui remontait alors la vallée du Chélif pour établir les communications entre Alger et Oran.
De 1842 à 1848 ,Bugeaud allait utiliser les Coulouglis de Mazouna contre son adversaire .
La réaction de l’Emir qui ne pouvait se passer des cavernes voisines de Mazouna conservant du nitrate de potasse en grande quantité, fut aussi dure que rapide .
Après avoir essayé de soulever Mazouna (1843) qui lui ferma ses portes , il incendia Bou ‘Aloufa, lâcha ses hommes sur les quartiers turcs de la ville , mit tout à feu et à sang et se vengea durement sur ses annemi dont une partie fut amenée à Tagdemt.
L’Emir reçut 25 chevaux, une mouna (provision de bouche) de 7 jours pour son armée, installa un caïd en son nom et poursuivit sa marche sur Miliana .
Les turcs n’oublièrent jamais la rude leçon et attendirent la première occasion pour se retourner contre le vainqueur .
En 1846, le capitaine Richard constatait encore le mauvais état des murailles de la ville et l’amoncellement de ses ruines conséquences « des violences subies de la part de l’Emir irrité de sa résistance à ses ordres » .
LA TORMENTE DE 1845
Dans ce massif montagneux qu’est le Dahra, le duel conquête – résistance s’intensifia d’abord entre le khalifat de l’Emir et le général Gentil puis entre Muhammad ibn ‘Abd Allah – dit Bou Ma’za – et le colonel saint Arnaud.
Malgré les interminables luttes locales , le sentiment de l’indépendance n’était pas mort dans le cœur de ces rudes montagnards . Après Abdelkader , Bou Ma’za se posa en apôtre de la délivrance , leva l’étendard de la guerre sainte . Sa voix trouvait dans ce massif toujours rebelle , les échos les plus favorables .
les hostilités éclatèrent en 1845. Bou Ma’za , qui avait pour lui l’admiration respectueuse des fidèles , et qui devait combattre plusieurs opposants ou ralliés à l’occupant , dont l’Agha al- Muwaswas de l’Ouersenis , fit mettre à mort le caïd Hadj Sadok de Médiouna ainsi que l’ancien caïd des S¨bîhs Belkasem.
après ces premières actions , Bou Ma’za se retira à Oued Ou Kahlal.
Le colonel saint Arnaud partit alors d’Orléansville (60) (Al – Asnam )
La colonne arriva à Oued Râs . Bou Ma’za l’attendait d’un pied ferme à al-Khenânsa. La rencontre eut lieu entre cette localité et Aïn Mrâne.
مسجد سيدي عيسى وعزوز Mais laissant un témoin de la bataille raconter la suite… : « arrivé plus près , nous pûmes mieux distinguer notre ennemi . Sur notre gauche et sur le sommet même du mamelon , se trouvait environ deux cent chevaux d’assez bonnes mine, dominés par un immense étendard rouge, couleur affectionné par les révolutionnaires de tous les pays . Le colonel nous lança d’abord sur le mamelon occupé par le chérif et ses cavaliers . Ceux-ci tentèrent un moment de résister et déchargèrent leurs armes contre nous , puis la bataille se déplaça dans la plaine de Gri.
Le lendemain du combat de la plaine de Gri , c’est-à-dire le 15, nous vînmes nous établir devant Mazouna , que tous les renseignements nous désignaient comme ayant fourni un contingent considérable du Chérif . Avant de nous engager définitivement dans le Dahra il était naturel de nous éclairer sur cette ville que nous allions laisser en arrière de nous et qui peut bien avoir ces quartiers
extérieurs 12 à 15 cent hommes armés ».
l’aide fournit par Mazouna au chef de l’insurrection était appréciable : 300 soldats… 2 kjodjats… 1 khazn$adji,,, et 2 chaouches . D’autre part , la ville fut un asile sûr aux réfugiés.
« quant aux fugitifs, dit saint Arnaud , la ville en regorgeait et en effet, en l’examinant de très près , il était facile d’y remarquer une agglomération inaccoutumée de population . Les jardins et les ravins qui coupent Oued Ouarizane était en outre encombré de troupeaux dont les bêlements protestaient hautement contre les mensonges que nous avions entendu.
« Aussi, sans égard pour les belles paroles des Mazouni , le colonel envoya sa cavalerie fouiller aux environs de la ville et un troupeaux considérable appartenant aux fugitifs fut ramené au camp . Pour ne pas nous embaraser dans nos opérations et aussi dans un souci de justice , le Colonel l’abandonna aux Sbîhs , fidèles qui avaient été razziés par le Chérif ».
Bou-Ma’za se retira à Ach ‘Acha et saint Arnaud campa deux jours à Mazouna . « j’ai menacé et effrayé – dira –t’il à son frère – les habitants et j’ai fait séjour sous la ville pour laisser reposer mes
chevaux » . Mais les batailles , près de Oued Râs , dans les Chorfa, à Ténès et devant Orléansville mettaient le Dahra en flammes durant cette année.
Le passet fut nommé chef du bureau arabe de Ténès en remplacement du capitaine Béatrix tué . Il se trouvait alors au cœur même de la lutte contre Bou Ma’za , combatait avec Canrobet autour de Mazouna et reçut une décharge à la main au moment où il frappait à mort un musulman d’un coup de sabre .
La lutte contre l’envahisseur souffrait alors de deux maux : l’absence de chef et l’absence d’union . La suite des évènements le confirma durement .
LES ENFUMADES DU DAHRA
Il y a dans le Dahra , deux cavernes historiques dont il convient de rappeler ici , le drame qui s’y produisit en 1845 :
la caverne de Negmaria où pellissier enfûma en juin de cette même année toute une fraction des Ouled Riyâh. Un illier d’hommes , de femmes , d’enfants , de vieillards , avec leurs bétail, furent asphyxiés à Ghar al Frâchîch. Ce fut un acte d’une cruauté sans pareille , un fait des plus troublants , un spectacle hideux , et un épisode d’une guerre barbare que les français eux même n’osaient décrire. E.F. Gautier disait que le « souvenir n’est pas de ceux qu’on souhaite rafraîchir… il est préférable que Negmaria demeure dans son isolement ».
Nous ne sommes pas de l’avis de cet auteur , l’ »histoir de ces cavernes mérite d’être rapportée .
Perret, capitaine des Zouaves , raconte l’épisode dans tous ses détails : « Pellissier, chef d’état major du maréchal Bugeaud , rêvait de désarmer la tribu des Oulad Ryâh qui refusaient la domination étrangèreen se retirant dans des grottes réputées inexpugnables… Pellissier se présenta devant la principale entrée de ces cavernes.
La tête de la colonne fut reçut à coups de fusils. On bloqua les Oulad Riyâh dans le repaire. On attendait que la famine poussa ces rudes montagnards hors de leurs retraite . Il ordonna de couper des herbes sèches et de les entasser à l’entrée . Puis on y mis le feu . Rien n’ébranla les courageux Oulad Riyâh . Les herbes dégageaient une fumée âcre qui entraînée par le vent , pénétrait dans la caverne . Aucun indigène ne se montra et tous périrent . Le lendemain pénétrant alors dans les grottes , nos soldats y trouvèrent, gisant sur la terre humide, 800 cadavres d’hommes, de femmes, et d’enfants confondus avec des milliers de chèvres , moutons asphyxiés comme leurs maîtres… ».
القصبة La seconde caverne au sud de Aïn Merâne, à 5 km environ , dans un oued appelé Chu’bat al Bîr (le ravin du puits) qui donne accès au grottes de Sbîhs. Là , également se déroula une autre tragédie , lorsqu’une tribu, refusant de se soumettre à l’étranger, s’y réfugia et périt par enfumade.
Dans cette sinistre affaire presque tous les documents avaient tôt disparus et il ne restait que les dépositions orales des musulmans ainsi que les correspondances des militaires français.
Saint Arnaud qui commandait la subdivision d’Orléansville (al-Asnam)écrivait ces mots à son frère , le 15 août 1845 : « … Le même jour, le 8, je poussais une reconnaissance sur les grottes ou plutôt sur les cavernes . Nous sommes reçut à coups de fusil. Le soir même, investissement par le 53e sous le feu ennemi… le 9, commencement des travaux du siège, blocus, mines, pétards, sommations instances, prières de sortir et de se rendre. Réponse : injures, blasphèmes, coups de fusil, feu allumé, 10-11 même répétition… alors le 12, je fais hermétiquement boucher toutes les issus et je fais un vaste cimetière. La terre couvrira à jamais les cadavres de ces fanatiques. Personnes n’est descendu dans les cavernes ; personne… que moi ne sais qu’il y a là-dessous cinq cent brigands qui n’égorgeront plus les français… ».
Mais l’insurrection ne désarmait point. L’une après l’autre, les tribus se soulevaient malgré la répression. La correspondance d’un Saint Arnaud reflète la volonté de lutter sans cesse.
« je repars pour le Dahra où je vais anéantir les Médiouna qui se sont révoltés… quelle guerre interminable et toujours renaissant plus furieuse. Les Arabes sont de rudes soldats ». (14 octobre 1845)
« Voilà 10 ans que je fais la guerre… l’Ouest est en feu, la province d’Oran est presque entièrement soulevée… j’ai brûlé les Ouled Khouidem, châtié les Ouled al Abbâs et les Mazouni. Dans un combat dans les ravins, j’ai tué 18 des Oulad al Abbâs et 13 Mazouni et par la terreur, j’ai obtenu ce que je voulais.
(Orléansville, 24 octobre 1845).
« Quelle guerre ! Ces Arabes , se sont des Chouans les bons Chouans de 94 (1794). Les chefs leur manquent heureusement et l’union car chaque tribu est un peuple qui agit selon ses passions et dont le tribu voisine est souvent l’ennemie mortelle… ».
(Orléansville, 14 février 1846).
La révolte du Dahra ne prit fin qu’en janvier 1847, et sans les épidémies et les multiples difficultés, les tribus du massif auraient pris part à l’insurrection des Flita en 1864…
La résistance demeura vigilante : ce n’est que vers 1874 que les premiers colons purent monter dans le Dahra pour y fonder des villages de colonisation au milieu d’une hostilité générale.
Durant la 1er guerre mondiale, des travailleurs désertèrent leur régiment, non pour ne pas périr au front, mais pour mener une compagne au milieu des montagnards hostiles aux « roumis » venus accaparer les meilleures terres. Deux gendarmes furent tués et deux femmes incendiées pour montrer l’opiniâtreté de ces rudes paysans à demeurer libres sur la terre de leurs ancêtres.
UN GESTE DE L’EMIR
Les savants locaux, compte tenu de leur valeur culturelle et morale, continuaient de bénificier de la protection et de la sollicitude des dirigeants de la Régence, et après eux, de la bienveillance de l’Emir.
شكرا لكم على ما قدمتم لمازونة معجب كثيرا بما فعلتم سرنا قبلكم في هذا الطريق بنفس الأهداف تقريبا ولم نمكن كثيرا لأسباب كثيرة ....., أنتم أملنا نتمنى لكم التوفيق والنجاح في مسيرتكم ونحن في خدمة الجمعية لن نسامحكم إذا إحتجتم لشيئ وبوسعنا تنفيذه ولم تامرونا ..... معتز كثيرا بما قدمتم
شكرا شكرا شكرا
Une décision de ce dernier, datant de 1250 de l’H./ =1845 notifiait ce qui suit :
« Louange à Dieu, que le salut soit sur notre prophète Muhammad… qu’il soit porté à la connaissance des reponsables, des notables et de toute la population que nous honorons Essayyad Ahmed et ces frères, les descendants du savant des savants, lamer des connaissances, le sanctifié par Allah le Haut, le vénéré Assayyad al Mahd$i et que nous confirmons les écrits de mes prédécesseurs, les
dispensant de toutes les servitudes du pouvoir temporaire et les protégeant de toute atteinte à leurs privilèges spirituels et à leurs biens.
Nous le maintenons dans ses dans ses fonctions d’Imâme de la mosquée de la sainte femme ‘Uda à Mazouna pour diriger les prières et gérer les biens habous externes et internes suivant la coutume.
Nous avons écrit cet ordre, obéissant à Allah ».
Ecrit au mois de Safar de l’année 1250 de l’H./ = et1845 de l’ère chrétienne par ordre de l’Emir ‘Abd al Qâdir, élu par Allah.
UN ALLEMAND A MAZOUNA
Henriech Von Maltsen visita le maghrib entre 185 et 1857. en sillonnant le tell algérien , il s’arrêta à Mazouna. Il consacra cette halte quelque pages dans son « Drei jahre in Nord western von africa » (trois ans dans le nord ouest de l’afrique ).
الشيخ سي الطيب بن هني « je revins, dit-il , de Ténès , vers orléansville… le mois de mai était favorable aux voyages… je me dirigeait vers Mazouna et de là je gagnait Mostaganem, puis Oran… les montagnes que nous traversâmes d’Orléansville à Mazouna furent le fief de célèbre révolte de Bou Ma’za . La capitale du Dahra est Mazouna dont les habitant sont entre 2 et 3000. c’est la première ville entièrement arabe . Nous y arrivâmes le soir. C’est la première fois que je vis une ville de ce genre, une ville qui garde le cachet arabe sans qu’une construction européenne ne viennent altérer le type oriental des maisons. Le style de construction de cette cité à l’intérieur du pays est plus simple et plus pauvre que le style du quartier arabe de la ville d’Alger. Cependant, l’essentiel est le même ici ou là.
«Nous y entrâmes par la porte du sud qui nous conduisit droit vers les ruelles étroites où s’assoient les habitants enveloppés dans leurs burnous, devant leurs maisons cubiques. La plupart de ces demeures n’avaient qu’un étage et étaient coiffées de terrasses, ce qui signifie un niveau de civilisation , car on ne rencontre d’habitude, à l’intérieur du pays que des maisons avec des tuiles. La chaux blanche donnait à ces maisons un aspect sympathique et souriant. Il n’y avait à Mazouna, quand j’y était, qu’un européen : le lieutenant Luca, chef du bureau arabe. Mazouna est bâtie sur le versant de la chaîne du Dahra. Le site est merveilleux, ce qui lui permettait de monter tout ce qu’elle avait d’original. Les alentours étaient beaux et attrayants.la ville se situe dans un endroit très éloigné du chemin qu’empruntent les militaires. C’est pourquoi beaucoup de français d’Algérie ne la connaissent pas. Cependant elle jouit d’une renommé chez les indigènes. Elle fut crée au moyen âge. Comme les villes avoisinantes, elle dépendait de la puissante tribu des Maghraoua durant des siècles. Plusieurs de ses habitants se flattent de leur appartenance aux Maghraoui par leur ascendance.
Mazouna a été pendant longtemps la ville des sciences religieuses
Sa zaouîa a acquis une telle célébrité que les arabes de l’ouest ne la désignent que par la ville des « Ulama ». Celui qui a fait ses études à Mazouna jouit d’un respect et d’une considération indégnables là où il se trouve. La mosquée si célèbre par les savants de Mazouna et qui comprenait aussi une école coranique très fréquentée et en grande partie tombée en ruines. C’est une situation regrettable. Malgré tout cela, j’ai vu au-dessus de ces ruines, un marabout respectable (peut être le dernier ‘alem de Mazouna) commenter le Coran révélé devant un petit groupe de « tolba » aux vêtements usés, et qui l’entouraient… ».
CULTURE TRADITIONELLE
ET INSTRUCTION EUROPEENNE
La médersa qui eut son heure de célébrité, resta de 1830 à 1939 un spécimen de l’enseignement traditionnel du droit musulman .
La mosquée fut reconstruite en 1852 par l’autorité militaire. Le nombre des étudiants était si élevé que chaque famille de Mazouna en hébergeait au moins un. La grande époque fut le demi-siècle durant lequel le cheikh Bou Râs y enseigna. ( fin du XIXe, début du XXe s.).
L’enseignement était donnée dans une langue simple ce qui fut une des principales causes de la faveur dont jouissait la médersa. Tout le monde pouvait suivre les leçons sans être lettré et grammairien.
يوم تقوم لجمعية الظهرة قائمة في هذا البلد فالفضل يعود لرجال
يغارون على التاريخ والأمجاد كغيرتهم على الشرف والعرض ومن هؤلاء الدكتور بن حتشي الطيب ....
عن رئيس الجمعية Les Mazouni venaient suivre, aux heures de loisirs, et à titre d’auditeurs intéressés par telle ou telle question de droit, les leçons dispensées par des maîtres possédants la science te l’art de la mettre à la portée de tous. l’enseignement resta purement traditionnel. Le livre par excellence qu’il fallait commenter et apprendre était le « Mukhtasar » Khalîl.
Parmi les biens immobiliers au profit de la médersa : il y avait un café maure. Tous les mercredis après-midi, les étudiants observaient une pause. Ils se réunissaient dans la cour de l’institut et y dégustaient du thé à profusion qu’ils se passaient avec des cacahuètes. Cette halte autour du thé prenait une forme ludique sans manques de retenue et constitua ce que l’on appelle aujourd’hui le loisir.
Tous les vendredis un proposé faisait la ronde des maisons de la ville et y recueillait des vivres et vêtements.
Les professeurs, par contre , se recrutaientparmi les gens de « bien »
Ils avaient généralement une propriété rurale laissée en gérance à un Khamès. Leur savoir était prodigué bénévolement.
Quand Mazouna , pour de nombreuse raisons déjà rapportées , perdit définitivement sa fonction économique, ses souks qui drainaient les produits des régions voisines et ses activités artisanales, il ne resta aux habitants que la soif de la culture qui assurait le bien-être et conduisait peut-être à la célébrité.
A côté de la medersa , l’école française eut tôt ses élèves qui eurent la possibilité de poursuivre des études malgré les nombreuses difficultés matérielles ou l’opposition des parents qui soupçonnaient le « roumi » et craignaient son influence sur leur enfants.
Quelques uns, grâce à l’effort et la persévérance tranchèrent sur le reste.
Si Adda Katrûsî était un jurisconsulte qui détenait d’inestimables manuscrits. Son savoir amenait vers lui ceux qui voulaient gagner des procès. On venait le consulter de très loin.
Si Azaiez Sadok connut lui aussi les bienfaits d’une sut décrire les mille et une misères de l’indigène. De culture française solide , il faisait connaître son talent de conteur dans Oran Matin ou l’Echo d’Oran .
Loukil Youcef fut une de ces plumes mordantes qui instruction moderne et les misères qui furent le lot du colonisé fut-il de culture française.
Son drame et son échec dû à son courage et son franc parler méritent d’être rapportés ici :
Après des études primaires à Mazouna et secondaires à l’école normale d’Alger, il fut nommé enseignant ; il fut aussi un poète, un auteur et un orateur. Ses goûts littéraires l’attiraient vers le choses de l’Europe mais précisait-il à Ch. Géniaux « seul le verbalisme magnifique de vos écrivains me plaisait car je ne pouvait épouser vos croyance, je n’était pas de culture chrétienne… je lisait à la française, je déduisait à la musulmane ! … ».
Il fut désigné un jour par les instituteurs musulmans pour les représenter aux grandes fêtes célébrées lors de l’inauguration du monument de Lamoricière. Voici le récit de son aventure et de son audace :
« devant le préfet, les généraux dorés, les magistrats rouges, les administrateurs argentés, les universitaires noirs, qui semblaient le considérer avec défiance, le maire d’Oran, le doyen des lettres , et un général avaient prononcé des discours accueillis avec jubilation par l’assemblée des français… ».
حفلات
برنوس
الظهرة Si Azaiz prend la parole :
« Messieurs les français, je constate à votre humeur que vous êtes contents de fêter l’illustre Lamoricière. Je conçois votre satisfaction. Ce grand général victorieux conquit l’Algérie où vous vous trouver admirablement. Bon pays ! Belles céréales ! Vignobles abondants ! Moutons succulents ! Les colons s’enrichissent par leur travail et les administrateurs par le labeur des autres . En somme, Messieurs , votre ravissement s’explique et vous avez bien raison d’élever une magnifique statue à Lamoricière. Mais un pauvre instituteur indigène a-t-il le droit de se réjouir ? Ses collègues placés au dernier rang de cette brillante assemblée, leur lace dans la vie , ont-ils lieu de se féliciter ? Les musulmans vaincus par votre chef doivent-ils applaudir, de participer à l’érection de ce monument ? Je ne crois pas. Cinq minutes d’attention, mes chers messieurs et je vais vous expliquer pourquoi… ».
« depuis un moment je m’aperçevais que la surprise des autorités atteignit à la stupéfaction. Le préfet semblait chuchoter à l’oreille des doyens : « Vous n’aviez donc pas eu connaissance du discours de cet instituteur indigène ? ».
Le président du comité me retira la parole. Je fus conduit à M. de M… qui me dit négligemment : « il est entendu que vous ne faites plus partie du corps de l’enseignement… ».
حفلات
برنوس
الظهرة Depuis, l’école de Mazouna , devenue le pont qu’il fallait franchir pour tourner le dos à la misère et se forger par les études , une situation enviable , ne necca de drainer vers Tlemcen, Oran et Alger les futurs cadis , médecins et professeurs. On peut dire qu’il n’y a pas une seule famille mazounie qui ne compte parmi ses membres un lettré ou un fonctionnaire.
LES GRANDS BOULVERSEMENTS
De 1830 à 1845 , la politique française en Algérie fut caractéisée par une occupation restreinte du pays au milieu d’une anarchie de plus en plus croissante. Seule quelques villes furent occupées . L’administration locale était rudimentaire et les organes turcs – faute de mieux – étaient maintenus. Ces fluctuations du gouvernement demeurèrent jusqu’en 1870.
Les décrets du 18 novembre 1869 délimitèrent les tribus. Mazouna fut divisée en trois douar – communes : Bou Mata, Bou Halloufa et Kasbah - Mazouna .
Après 1870, commença l’offensive de la colonisation qui toucha les terres les plus isolées . Ces opérations entraînèrent une désorganisation de la vie économique de la région . La vie agricole en souffrit grandement .
En 1873 fut décidée la création d’un village de colonisation : Renault (aujourd’hui Sîdî M’hammed ibn ‘Ali ) au cœur du douar Kasbah. L’implantation de ce centre coûta à Mazouna le prélèvement d’une importante superficie de bonnes terres soit 2700ha
حفلات
برنوس
الظهرةPeyerimoff écrit que les 2745 ha furent divisés en 80 concessions agricoles. Il faur ajouter à cela les 20 lots industriels destinés à l’établissement du village; les 2473 ha de terres privées sises dans la plaine de Gri et les 272 ha de terre beylik. « ainsi les ¾ des fellahs sont réduits , dés cette date à la condition de Khamès et de métayers ». Toutes ces superficies ne rassasièrent guère la colonisation qui s’attaqua , tour à tour , aux propriétés indigènes malgré le bouclier de l’inaliénabilité, l’indivision ou le droit de présomption (Chuf’a). Les colons allaient acquérir encore d’autres terres extérieurs au périmètre établi officiellement en faveur des européens. Bien des transactions allaient ouvrir les coteaux de Bou Halloufa aux nouveaux résidents.
De 1870 à l’indépendance, l’évolution de la propriété n’a cessé d’être défavorable à Mazouna. De dépossession en dépossession, les environs de la cité se rétrécissaient jusqu’à atteindre trois Km. Environ de diamètre, ce qui suffit pour asphyxier la plus petite des bourgades.
Piesse, qui visita le pays dans la deuxième moitié du XIXe .s constatait que Mazouna n’était « qu’une amas de masures en
ruine, et sa population pauvre ne vit que des produits de ses jardins »
Au milieu du XXe s., J.Breque découvre de plus grave. Ces jardins et ces vergers qui furent jadis l’objet de nombreuses « fatwa » (consultation juridique) des « Nawazil » et qui firent l’admiration des visiteurs européens, ne sont aujourd’hui qu’ « un fouillis de verdure » sans grande importance pour les habitants ».
حفلات
برنوس
الظهرة Pouvait-on survivre avec l’artisanat ? Au début du XXe s . Le déclin de ce secteur fut si brusque que dans de nombreuses localités, les algériens durent vendre leurs terres aux colons à cause de l’appauvrissement continuel des ruraux et leur dépendance de plus en plus marquée vis-à-vis des citadins . D’autres causes furent à l’origine des vicissitudes que connut Mazouna: l’accroissement démographique « pulvérisa » la propriété familiale . L’endettement des petits fellahs et le recul de l’élevage. Ainsi le petite propriété ne pouvait, à elle seule satisfaire les besoins des Mazounis, il s’en suivit un exode de population active vers d’autres régions: la plaine de Cheliff , Relizane ou Mostaganem. Et malgré ces départs, la surface disponible par habitant passa de 2,8 ha à 0,7 à Mazouna .
L’isolement de la ville contribua largement à sa décadence. En effet,assiégée par des centres de colonisations, Renault (Sîdî M’hammed ibn ‘Ali )Rabelais, (Ain Merane), Paul Robert (Taougrit) et Ouarizane, eloignée du nouveau réseau routier Alger-Oran, Mazouna ne pouvait empêcher son artisanat et son commerce de péricliter. Malgré la volonté de ses marchands et la ténacité de ses artisans, le déclin était fatal.
Son marché, si florissant jadis et qui se tenait deux fos par semaine, perdit l’essentiel de ses fonctions. D’abord il y eut ingérence de la part des bureaux arabes de l’époque qui recherchaient avant tout le maintien de la sécurité, s’employaient dans la deuxième moitié du XIXe .s .à contrôler les déplacements des tribus de la région vers un centre commercial et artisanal aussi important que Mazouna. Alors les officiers décidèrent que le souk se tienne seulement une fois par semaine: le jeudi et « pour faciliter la surveillance, on arrive à diminuer systématiquement le nombre de marchés.
Une série de mesures administratives amena la quasi-disparition du souk de Mazouna. Après les bestiaux, les grains , puis les marchands ambulants… Renault va tout drainer et tout modifier et il ne restera désormais à Mazouna que ses retraités, ses fonctionnaires, ses étudiants et ses émigrés pour défier le temp
حفلات
برنوس
الظهرة
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
ما شاء الله مزيد من التالق لمدينة العلم والتاريخ الاصيل دمت احسن ممثل للجمعية يسر الله لكم واعانكم
Enregistrer un commentaire